Neuromodulation sacrée

Un courant électrique va être appliqué près d’un nerf (racine ventrale du nerf spinal S3, parfois S2 ou S4) qui participe à la commande de la vessie et du sphincter de l’urètre.

Une électrode (une petite tige plastique contenant un fin câble métallique où passe le courant) est placée prés du nerf en passant à travers la peau et en se guidant avec un appareil de radio pour la positionner exactement. Ce courant électrique va modifier les informations qui transitent par ce nerf (modulation), en particulier celles venant de l’urètre et de la vessie vous permettant ainsi de mieux les contrôler.

Ce traitement est conservateur (aucune structure anatomique n’est détruite ou abîmée) et il est réversible. Ses effets s’arrêtent avec l’arrêt du stimulateur si cela est nécessaire.

Le traitement se fait en 2 temps (2 hospitalisations).
Une période de test est nécessaire pour savoir si vous êtes répondeur au traitement. (30 à 50 % des cas).
Le test débute par la pose de l’électrode. Elle se fait au bloc opératoire sous anesthésie (locale ou générale). Vous serez allongé sur le ventre et le chirurgien va piquer une zone située en haut de la raie des fesses. Lorsqu’il aura placé l’électrode et fait passer le câble sous la peau, celui-ci sortira en haut de la fesse droite ou gauche. Ce câble sera alors relié à un boîtier externe que vous porterez à la ceinture en permanence (jour et nuit) pendant la période de test.
Vous percevrez le bon positionnement de l’électrode de stimulation pendant le test par des sensations de fourmillements dans la région périnéale, et/ou sur le pied, avec une impression de contractions rythmiques (battements) de l’anus.
Dans certains cas, à la fin du test, le boîtier externe sera éteint et repris par le médecin et le test se poursuivra quelques jours pour vérifier la réapparition de symptômes (période OFF).

Figure 1. Electrode en place avec boitier de test

Figure 1. Electrode en place avec boitier de test

A la fin de la période test, vous ferez avec l’urologue le bilan et la conclusion du test.
Si la période de test n’apporte pas d’amélioration, le matériel sera enlevé sous anesthésie locale en quelques minutes.
Si la période test se solde par une amélioration très nette de vos symptômes, votre urologue vous proposera l’implantation du générateur sous la peau en haut de la fesse ou dans certain cas, sous la peau du ventre (sur le coté droit ou gauche en dessous du niveau du nombril).

Figure 2.Boitier définitif implanté

Figure 2.Boitier définitif implanté

Durant le test, vous aurez besoin de pansements tous les jours ou tous les deux jours par une infirmière.
Vous prendrez garde à ne pas tirer sur le câble qui sort du pansement et à ne pas endommager le boîtier externe de stimulation qui vous est prêté.
Si vous ne sentez plus la stimulation après avoir augmenté l’intensité et changé la pile, vous contacterez le service d’urologie pour vérifier le matériel.
Vous éviterez les bains (douche en mouillant le moins possible le pansement), la baignade est contre-indiquée durant le test.
La pose du boîtier permet de reprendre une activité normale rapidement (une semaine environ). Après ablation du matériel test, la reprise de l’activité peut être immédiate.